Vu au Musée de l'Elysée à Lausanne passé, le traval d'Annabel Elgar; une des lauréates du Prix Elysée:
"Le projet que je propose pour le Prix Elysée prend pour point de départ les roches lunaires ramenées par les missions Apollo 11 et 17, les Goodwill Moon Rocks, qui ont été volées ou sont manquantes. Parmi les 270 roches lunaires qui furent offertes aux différents pays du monde par l’administration Nixon, 180 environ ont actuellement disparu. Les procédures de recherche des roches qui n’ont pu être localisées et qui ont échappé aux chercheurs et amateurs qui voulaient retrouver la trace de certains de ces spécimens ont été compromises par la naissance d’une culture de la contrefaçon et du vol. [...] Ma proposition est de créer [...] un répertoire des découvertes potentielles de roches lunaires qui mette en lumière les différents contextes dans lesquels celles-ci ont pu être trouvées. Les images elles-mêmes hébergeraient et serviraient de cadre à des détails narratifs tirés de véritables observations et rapports au sein d’une série de différents lieux, tout en jouant par l’imagination avec la notion de fiction en tant que dispositif d’« encadrement » indexé permettant de documenter la fabrication des images."
Comme l'indique le site web de l'exposition, "les images fabriquées de ses découvertes (potentielles) mêleront vraies informations et détails imaginaires.". Un bel exemple de narration qui se déploie par une successions de photographies: machine à écrire avec un texte de demande de rançon en cours d'écriture, salle de classe japonaise avec l'une des roches, série d'images d'astronautes ayant participé à ces missions sur un mur d'école roumaine, etc.
L'aspect décousu et touffu des images permet d'explorer cette thématique fantastique en laissant l'observateur combler les manques au sein de cette séquence curieuse.