Tombé nez à nez avec ce menu au détour d’une rue ce matin à Genève, c’est quasi automatiquement que ma main a cherché le mobile au fond de ma poche pour prendre une photo de cet assemblage aussi laconique que fascinant.
Celui-ci ne me proposait qu’un QR code, qui malgré sa taille relativement lisible par un smartphone et son aspect centré, m’a semblé plutôt minimaliste. En effet, rares sont les documents ou affiches ne proposant que ce marqueur visuel comme moyen d’appâter le chalan. En général, ce type de technologie n’est utilisée que dans une logique d’option. "Pour aller plus loin", "pour en savoir plus" pourrait-on dire; puisqu’en scannant le code, on se retrouve sur une page web apportant des informations complémentaires. Or ici, il n’en est rien. Le QR code fait office de menu, laissant de côté les passants non-munis de smartphone et tout ceux qui ne connaissent pas cette fonctionnalité.
Est-ce que les tenanciers ont souhaité être aux avant-postes de la modernité ? Qui les a dirigé vers ce choix ? Un coup d’oeil rapide à l’intérieur montre pourtant un restaurant plus ancré dans les années 1970 que dans l’exubérance transhumaniste. S’agirait-il d’un appât à hipster (répéter ces trois mots le plus vite possible cinq fois) ? D’une expérimentation le temps des vacances ? D’un test A/B grandeur nature, un jour A, un jour B ?